Avant d’aborder le principe de
socialisation, il me semble important de rappeler sa définition :
« Nous définissons la socialisation comme étant le processus par
lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au long de sa vie les
éléments socioculturels de son milieu, les intègre à la structure de sa
personnalité sous l’influence d’expériences d’agents sociaux significatifs, et
par là s’adapte à l’environnement social où elle doit vivre. (…). La
socialisation est le processus d’acquisition (…) des « manières de faire, de
penser, de sentir » propres aux groupes, à la société où une personne est
appelée à vivre. » (Guy Rocher, Introduction à la Sociologie générale,
1970.)

Pour Condorcet ou Alice Wood, grande défenseuse anglaise de la
coéducation au début du XXe siècle, la mixité à l’école était une forme de
féministe égalitaire et non seulement une stratégie économique des Etats.

Pour Durkheim (1911) «
l’éducation est la socialisation méthodique de la jeune génération » (op.cit.,
92). La socialisation est ainsi perçue par Durkheim comme un processus
déterministe permettant l’intériorisation des normes et des valeurs de la
société. Le sujet est alors socialisé par le système de normes et « l’esprit de
discipline » qui lui sont inculqués par l’éducation.
L’instauration de la mixité
devait permettre ce transfert de norme, par une homogénéisation des
comportements et des trajectoires entre élèves d’origines sociales,
d’appartenances culturelles et de niveaux scolaires différents (selon la base
de donnée « Brussels Studies, revue scientifique électronique ».) Ce
mouvement était impulsé par la cinquième République.
Le caractère sexué du système
scolaire fait face à un paradoxe : si les textes de loi, les enseignants et la
pédagogie considèrent les élèves comme des individus neutres, en pratique
l’école reproduit la division sociale des sexes.

0 commentaires:
Enregistrer un commentaire